Le burnout : Comment il survient ? Comment en sortir ?

Témoignage 1 : Christine, 40 ans

1. Quels ont été pour vous les premiers signes physiques et émotionnels de burnout ?
Les premier signes, sont apparus un mois avant, par des douleurs musculaires dans les bras et les jambes . Je ne supportais même plus que l'on me touche. Je constatais aussi des défauts de concentration et des troubles de la mémoires. Un jour, en rentrant chez moi, entre midi et deux, pour manger, je me suis effondrée en larmes et ne me sentant plus la force de retourner travailler. Après mettre calmer, mon mari m'a conseillé de retourner au travail pour aller chercher mes affaires (j'avais oublié mon téléphone personnel) et d'aller chez mon médécin.. Arrivée, sur mon lieu de travail, j'ai pris mes effets personnels sur mon bureau et je suis redescendu en pleurs rendre mes affaires de travail. et je suis partie.
Après une semaine d'arrêt, j'ai repris le travail, au bout de 3 jours, j'ai commencé à avoir des douleurs dans les jambes et ne plus pouvoir monter les escaliers et à marcher. On aurait dit une personne âgée qui marchait.
Ensuite, ma seconde reprise du travail, j'ai commencé à avoir des idées noires car je me sentait coincée.

2. Selon vous quels sont les facteurs déclencheurs liés aux conditions de travail (ce qui ne dépend pas de vous) ?
- Départs de personnels non remplacés ( ce qui a entraîné du travail en plus à chaque fois),
- Déménagements successifs,
- Mis à l'égard sans raison,
- Mauvaise ambiance,
- Surcharge de travail,
- Humiliation,
- Rabaissement,
- Discrimination,
- Harcèlement moral.

3. Selon vous quels sont les facteurs déclencheurs liés à votre fonctionnement au travail (ce qui dépend de vous) ?
Les facteurs déclencheurs liés à mon fonctionnement sont d'être perfectionniste, impliquée dans mon travail, consciencieuse et surtout de ne pas savoir répondre, me défendre et de ne pas savoir dire non.

4. Décrivez votre situation, au quotidien, au moment du burnout ?
Au moment du burn-out, je venais de subir un nouveau déménagement, je me suis alors retrouvée dans un bureau où nous étions deux (alors qu'avant j'avais toujours été toute seule), bruyant avec la salle de pause à côté séparé par une cloison vitrée non insonorisante. C'était comme si mon bureau était dans la salle de pause... De plus, je me suis retrouvée chaperonée par un membre de notre direction alors que j'avais toujours été indépendante. Cette personne n'arrêtait pas de me critiquer aussi bien sur le plan personnel ou professionnel et de me donner des directives contradictoires.
J'ai commencé à ne plus comprendre ce que l'on me demandait, à me « sentir à la ramasse » et de plus être compétente.

5. Qu'est-ce qui vous a amené à demander de l'aide ?
A mon « 3ème craquage », c'est mon mari qui m' a conseillé de prendre contact avec l'EIPAS car l'entreprise où il était travaillait avec eux et cela avait beaucoup aidé un de ses collègues.

6. Qu'est ce qui vous a aidé pour dépasser cette situation ?
Le fait d'être suivie par une psychologue de l'EIPAS qui m'a fait comprendre que j'étais une victime, qui m'a déculpabilisée sur l'arrêt maladie, le fait d'avoir cherché du travail ailleurs. Mais aussi d'avoir travaillé sur le mécanisme destructeur qui avait été mis en place à mon travail pour que j'en arrive à cette situation.

7. Et maintenant où en êtes vous ?
Je suis toujours en arrêt maladie mais j'ai fait une rupture de contrat et je ne suis plus dans les effectifs de mon entreprise, ce qui a été un véritable soulagement ( car la peur d'y retourner était une véritable angoisse). Aujourd'hui, j'ai peur du monde du travail et je n'ai plus enviz de faire mon ancien métier (tellement j'ai été dégoûtée).
J'ai monté un dossier et pris un avocat pour aller aux prud'homme pour faire reconnaître que j'ai été une victime et protéger mes collègues.
Je suis toujours suivie par la psychologue de l'EIPAS mais maintenant en privé et par un psychiatre. Ces deux professionnels m'encadrent pour m'aider à me reconstruire et cela m'aide dans les différentes étapes des différentes démarches qui ne sont pas toujours simples....
Côté physique toujours une très grande fatigue, des troubles de la concentration, de la mémoire, ainsi que santé fragile ( grippe, allergie, exzéma, crise arthrose ect...)

8. Quels conseils souhaitez-vous donner à une personne en souffrance au travail ?
Sur le plan professionnel :
Tout d'abord si elle voit apparaître les premiers signes cités si-dessus, il faut qu'elle en parle à ses collègues, à son encadrement et au CHSCT (Comité Hygiène Santé et Condition au Travail). Je lui conseille de faire des écrits ( les écrits restent, les paroles s'envolent...). Si personne ne réagit, elle peut se diriger vers la DIRRECTE (ex-inspection du travail) et la Médecine du travail qui devrait réaliser une enquête et conseiller la direction sur les différentes possibilités à mettre en place.

Sur le plan personnel :
Dès les premiers signes, je lui conseille :
D'aller voir son médecin traitant, qui la dirigera vers un psychiatre,
De parler à son entourage de sa détresse pour ne pas se sentir seul dans tous les cas (car au travail, on peut se sentir seul et incompris,
De prendre rendez-vous à titre personnel auprès de l'association EIPAS





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