Le Harcèlement sexuel au travail
Comprendre le harcèlement sexuel
Le harcèlement sexuel est défini dans la loi du 7 août 2012 comme :
1/ le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui :
- soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant
- soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante
2/ Le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave, dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.
Le harcèlement sexuel peut prendre des formes verbales, non verbales ou physiques: «plaisanteries» ou commentaires obscènes sur la personne, proximité physique intrusive,
gestuelle à connotation sexuelle, mise en évidence d’images ou objets pornographiques...
Il ne faut pas confondre séduction et harcèlement.
Dans un rapport de séduction, le ressenti est généralement positif.
Si la personne se blâme, si elle ressent de la colère ou de la tristesse triste, si elle se sent humiliée, mal à l’aise et surtout si elle a l’impression que la situation lui échappe,
il ne s’agit plus d’un rapport égalitaire mais d’un rapport de pouvoir dans lequel l’autre cherche à dominer. Et alors il peut s’agir de harcèlement.
La victime ressent honte, culpabilité, peur, méfiance.
Elle pourra alors
- avoir des difficultés à évoquer ce qu’elle subit
- se replier sur elle-même, s’isoler,
- développer certains troubles (physiques mais aussi psychiques comme la dépression, le recours à des conduites addictives...).
L’entourage professionnel peut être clivé entre, d’une part, ceux qui comprennent la victime et la gravité des faits
et, d’autre part, ceux qui minimisent le harcèlement pour soutenir un collègue « sympathique »
et qui peuvent être choqués par une éventuelle sanction prise par l’entreprise contre le harceleur.
Pour comprendre la sanction, il faut comprendre que ce sont les actes, le comportement du harceleur qui sont jugés,
pas ce qu’il est, qui il est, ni la qualité de la relation avec les collègues qui l’apprécient. Il existe des comportements qui sont inacceptables au travail, le harcèlement sexuel en fait partie.
Comment soutenir la victime ?
- L’écouter
- Se montrer solidaire de la victime (c’est elle la victime, pas celui qui a CHOISI de harceler, même s’il est sympathique au demeurant…)
- L’informer, rappeler la loi pour aider la victime à identifier la situation comme une situation de harcèlement sexuel
- L’orienter vers les soutiens possibles : employeur, service des ressources humaines, DP, syndicats, CSE, médecin du travail, inspection du travail, collègues, proches
- Lui conseiller d'appeler le 3919 Violences femmes info
Ressources spécialisées
Quels conseils lui donner
- Exprimer son refus : dire non, même si c’est difficile. Si l’auteur des violences persiste, c’est qu’il outrepasse le consentement de la victime.
- Il devient donc clair qu’il s’agit d’une situation de harcèlement et non de «blagues » ou de « dérapage ».
- S’exposer le moins possible, ne le rencontrer qu’en présence de collègues
- Ne pas rester isolé(e), en parler
- Préparer une action judiciaire : collecter des preuves
Quelles ressources peut–elle développer pour se protéger ?
- Développer/maintenir une bonne estime de soi
- Apprendre à connaître et à faire valoir ses propres limites
- Développer une communication assertive
- Développer son sentiment de contrôle, agir plutôt qu’éviter
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